"Dans les Cévennes PEUT-ON REPEUPLER LA GARRIGUE ?
LE MONDE 20.06.1973 par JACQUES DE BARRIN.
Avant même que l'on découvre la vocation touristique du causse de Méjannes-le-Clap, le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) avait imaginé d'y installer un accélérateur de particules, un cyclotron. M. Erald-Emmanuel Ellia en eut-il vent ? Toujours est-il que cet exportateur d'huiles, rapatrié de Tunisie, acquit là, à la fin de 1959, 763 hectares de garrigues pour presque rien : 55 000 francs. Finalement, le CERN ne donna pas suite. Pour tirer profit de son domaine, M. Ellia voulut faire l'élevage du mouton, mais le Crédit agricole refusa de lui venir en aide. C'est alors qu'il conçut, avec le concours de Me André Vouillon, notaire cannois très en vue, et ancien maire de la ville l'idée d'un centre de loisirs.
Il obtint ainsi, le 31 mai 1965, l'autorisation préalable de construire un village de vacances de trois mille trois cent quarante logements. Ce papier, qui n'engageait en rien l'administration, donnait quelque crédibilité à son projet. Il s'en ouvrit à M. Edgard Pisani - un ami d'enfance, - alors au gouvernement. Celui-ci l'encouragea à poursuivre sa tâche.
L'opération ainsi placée sous ce haut patronage, M. Ellia obtint auprès des clients de Me Vouillon des prêts qui, intérêts compris, atteignirent rapidement le million de francs. Pourtant, au fil des ans, le dossier n'avançait guère : tout au plus M. Ellia avait-il commandé à un urbaniste marseillais un plan d'aménagement. Ses créanciers - une trentaine - commencèrent à s'impatienter.
Un morceau de causse. Vu de Paris, la confusion est pardonnable ; sur le terrain, l'erreur est plus lourde, dans la mesure où l'article laisserait croire que la garrigue est glaciale en hiver et écrasée de soleil en été, alors qu'il n'en est rien, spécialement lorsqu'il s'agit de la garrigue..."
La suite du feuilleton de la création du Méjannes le Clap moderne dans un prochain article !
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