Beaucoup de fleurs blanches pour ce quatrième épisode de « Du côté de la garrigue en fleurs », pour lequel nous essayons de garder un rythme de parution décadaire.
En arrivant aux abords du lac de Trépadone, on aperçoit à la surface du lac comme une nappe de petits points lumineux espacés. On pourrait croire à des gouttes de rosée au sommet d'herbes aquatiques. Il faut s'approcher au plus près pour découvrir qu'il s'agit en réalité de minuscules fleurs blanches, pas plus d'un demi centimètre de diamètre. Ce sont des renoncules aquatiques, dont les fines tiges sortent de l'eau et dont les ramifications et racines aquatiques abritent quantités de têtards farouches et vibrionnant.
Les fraisiers des bois commencent à sortir de terre dans les clairières, les lisières et les talus des chemins boisés. Ils s'épanouissent avant que les feuillus ne viennent capter la lumière du soleil. Leurs petites fleurs blanches à cinq pétales sont autant de promesses de petits fruits délicats et goûteux, les fraises des bois. Pour cela il faudra attendre les prochaines pluies car les sols, même en sous-bois sont de plus en plus secs en l'absence prolongée de précipitations.
Sur le plateau, beaucoup d'arbres sont en fleurs. Souvent de couleur rose en bouton, leur épanouissement d'un blanc lumineux éclaire de vastes étendues de garrigue. On y compte
les poiriers à feuilles d'amandier, les bois de Sainte Lucie et toujours les prunelliers. Autant de promesses de fruits et de baies plus ou moins comestibles.
Suivant leur exposition, certains chênes blancs voient leurs bougeons poindre ou même éclater. D'autres sont encore tout nus. Un bon moment pour observer la mousse du chêne qui n'est pas une fleur mais un lichen qui vit accroché sur l'écorce de l'arbre en colocation pacifique. Ses lanières ramifiées prennent la forme de cornes d'élan d'un gris vert quasiment argenté, en bouquets ou en touffes. On l'utilisait autrefois en teinturerie pour colorer en jaune après ébullition ou en violet après fermentation. Va savoir !
En descendant entre Quittard et Terris, plus abrités et plus humides par ces temps de mistral, on peut observer en contrebas quelques pieds de monnaie du pape, ces petites fleurs mauves qui ne paient pas de mine mais dont les fruits très connus ressemblent à ces monocles translucides qui égaient souvent les bouquets de fleurs séchées.
Toujours vers Terris, un beau spécimen d'orchis mâle. Toujours la grande famille des orchidées. Souvent isolé et de couleur très vive, du lilas au pourpre foncé, il se repère de loin. (Orchis mascula)
Passons maintenant au jaune avec la lumineuse coronille, très commune chez nous dans la garrigue et qui colonise aussi nos jardins. Son nom provient du latin corona qui veut dire couronne ou diadème, tout comme sont disposées ses multiples fleurs. Rien à voir avec le covid, donc. Mais, attention, les divers tons de jaune, de l'or au citron, cachent une toxicité reconnue de toutes les parties de cet arbrisseau légumineux : feuilles, fleurs et gousses. Donc, prudence.(Coronilla varia)
Au ras du sol le long des chemins, on continue à voir, en touffes d'une dizaine de fleurs, les petits pompons bleus du globulaire arbrisseau. C'est une des fleurs les plus précoces de la garrigue, on peut l'observer dès le mois de janvier, dit-on.
On y voit aussi les grappes pourpres et allongées de l'astragale de Montpellier. C'est une sorte de trèfle rampant dont les gousses éclatent à maturité pour libérer de minuscules graines noires. Raison pour laquelle, les groupements sont souvent rapprochés, comme le long du DFCI conduisant à l'aven de Peyre-Haute.
Nous avons pris toutes les photos ces deux dernières semaines.
(à suivre)
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