Fred Bernard a interviewé José Iglésias pour Midi Libre. Voici l'article paru aujourd'hui :
"La chasse est fermée depuis deux semaines. Bonne occasion pour interroger José Iglésias, président de la société de chasse « Méjannes-Cèze », par ailleurs lieutenant de louveterie du Gard, pour faire un bilan raisonné de la saison cynégétique.
Combien de sangliers ont été tués cette année ?
Notre société de chasse a tué 205 sangliers cette saison, c'est un record absolu. Le dernier datait de l'an 2000 avec 180 sangliers. L'autre société chassant sur le plateau méjannais « Méjannes-Plateau » en a tué environ 150. Certes, nous n'avons aucun quota, mais pour moi, c'est trop. Car en augmentant les occasions de tirer, on augmente les risques. Cela peut aussi attiser les jalousies et la concurrence entre chasseurs. La chasse doit rester un sport et un loisir. Pour une chasse responsable, il faut rester dans ce cadre qui seul permet un partage raisonnable des activités en toute sécurité dans la garrigue, avec les promeneurs par exemple.
Comment expliquer ce record ?
Notre société compte toujours 60 chasseurs, dont 22 Méjannais, avec le même nombre de chiens, près de 60. Notre zone de chasse est la même, 1375 ha loués au conseil départemental. L'explication vient du fait qu'il y a plus d'animaux. Il est difficile de chiffrer la population de sangliers, mais il est sûr qu'une certaine surpopulation s'installe sur le plateau. Il semble que le sanglier se soit mis en mode survie. Les femelles sont plus nombreuses en proportion que par le passé. Il y a aussi de plus en plus de croisements avec des truies domestiques. Enfin, la fréquence des portées augmente, 3 tous les 2 ans, contre une par an auparavant.
famille sanglier devant une maison du VVF |
Subit-on des migrations de sangliers venus des vallées ?
Je ne le pense pas. Les sangliers vivent dans un rayon de 2 km maximum autour de l'endroit où ils sont nés. La laie vient mettre bas à l'endroit où elle est née. C'est ce qui rend difficile l'éradication des sangliers autour des habitations. La seule solution pour y arriver durablement serait de débroussailler la garrigue sur une large bande de terrain autour des habitations pour repousser les lieux de résidence et de reproduction. Mais une telle action nécessiterait, à Méjannes-le-Clap, un commun accord entre plusieurs administrations. C'est peu probable.
On dit aussi que les sangliers sont plus dangereux ?
C'est vrai. On constate une agressivité grandissante depuis 10 ans. C'est une conséquence de la surpopulation. Les sangliers ont pris conscience que l'union fait la force. Nous avons commencé à équiper nos chiens de gilets de protection."
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