Portrait de Méjannais : Claude Biard et les méga-feux de forêt

Claude Biard dans sa cuisine, concentré
sur sa démonstration.

Claude Biard est maintenant âgé de 88 ans. C’est un " vieux Méjannais". Comme tous les habitants actuels de Méjannes-le-Clap, il est venu d’ailleurs. 

Originaire de Normandie, il a longtemps vécu dans le Loiret. Il a connu Méjannes il y a trente ans. D’abord en résidence secondaire aux Méjannelles et jusqu’en 2002, il a ensuite acquis un terrain et fait construire aux Mas de la Cèze où il vit comme résident permanent et retraité depuis 2003.

Tous les anciens Méjannais le connaissent bien. Il a participé activement à la vie associative du village. Ses talents d’animateur en ont marqué plus d’un, notamment lorsqu’il présentait les élections de Miss Méjannes-le-Clap dans les années 2000. Ses talents de chanteur ont aussi marqué plusieurs générations à l’occasion de ses innombrables participations aux karaokés organisés dans le village et dans les communes alentour. C’est un homme jovial et bonhomme, bienveillant et conscient du bien commun.

Ingénieur de formation, il a conçu, au cours de sa vie professionnelle, toutes sortes de sièges adaptés à toutes sortes de véhicules : poids lourds, bus, engins industriels, de transport ou de chantier. D’un esprit scientifique, avisé et toujours en éveil, il n’a cessé, pendant sa retraite, de réfléchir à comment améliorer la vie des hommes.

Cet été, ce sont les dramatiques méga-feux, en France et ailleurs, qui l’ont interpellé. "Que faire ? Que pourrais-je faire, à mon niveau, pour apporter ma pierre à la lutte contre ces incendies violents difficiles à combattre ?" s’est-il interrogé. " Pourquoi les canadairs ne peuvent pas éteindre les flammes de 10 mètres de haut ?" Claude Biard s’est donc lancé dans l’étude physique des départs de feux de végétaux. Il en a reproduit le principe en live et en miniature, dans sa cuisine. « Une étincelle seule n’enflammera jamais une brindille, explique-t-il, tout vient de la distillation des végétaux. » Démonstration à l’appui, à l’aide de liège chauffé sans contact avec une flamme, il poursuit : "Ce sont les végétaux, qui une fois chauffés, dégagent tout d’abord de la vapeur d’eau puis un gaz inflammable, qu’une seule étincelle enflamme instantanément." "C’est un phénomène physique bien connu, mais personne n’en parle, explique Claude Biard, les pompiers sont-ils suffisamment formés à ces phénomènes, il faudrait des tables rondes pour trouver des moyens alternatifs de prévention et de lutte contre les feux."

Et il finit par avouer sur le ton de la confidence : "Aujourd’hui, j’ai mauvaise conscience de ne pas pouvoir partager mon savoir. Je veux être un lanceur d’alerte citoyenne. En toute bienveillance, je réagis quand la vie des gens est en danger."