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dimanche 25 janvier 2015

Les Travailleurs Indochinois à Méjannes le Clap

Bernard Rey, un Méjannais passionné d'histoire, a cherché à comprendre la présence de travailleurs indochinois à Méjannes pendant la 2ème guerre mondiale. Il s'est appuyé sur un ouvrage et un site internet faits par Joël Pham: http://www.travailleurs-indochinois.org/

Un film très émouvant de Lam Lê retrace leur histoire: Công Binh (pour voir la bande annonce http://www.congbinh.net/) . Nous allons essayer de faire venir le film et le réalisateur à Méjannes.

Voici ce que Mr Joël Pham a répondu à Bernard Rey lorsque celui ci lui a demandé des renseignements précis sur la présence de ces travailleurs à Méjannes: 
«Bonjour Monsieur REY,
Je vous remercie de votre intérêt pour mon site et pour l'histoire de ces hommes dont mon père a fait partie.
Je me souviens très bien d'avoir séjourné une dizaine de jours dans votre commune vers août 1986, c'était dans un ensemble de bungalows. Il faisait très chaud et sec !
Pour répondre à votre demande, je n'ai pas grand chose pour l'instant, mais je vous confirme la présence de ces travailleurs sur votre commune.
Je pense que ça a commencé courant 1941. J'ai pris en note que cette année là il était recensé 230 hommes à des travaux de forestage.
Puis en mars 1942 sur un état des positionnements des compagnies, j'ai noté 141 hommes et 3 cadres, enfin sur le même document en date de juin 1942, il est noté 156 hommes et 3 cadres.
Ces hommes appartenaient à la 45ème compagnie de travailleurs indochinois, ils étaient originaires principalement de la province vietnamienne de Quang Tri. 
Je ne sais pas pour qui ils travaillaient...»

En effet, 20 000 "Travailleurs Indochinois" ont été envoyés en France en 1939/1940 pour suppléer, dans les usines de guerre, la main d'oeuvre mobilisée. Fruits de notre histoire coloniale, ils furent souvent traités presque aussi mal que des prisonniers, non payés, et employés à des travaux pénibles.
certificat de blessure à Argiliers
Ils durent travailler dans les cartoucheries, les textiles, la riziculture ...Mais, la plus grande partie des effectifs fut affectée aux travaux forestiers.
"La pénurie de combustible, et celle de l’essence, avaient donné à l’industrie du bois et du charbon de bois un grand essor. Les coupes forestières et les chantiers de carbonisation se multiplièrent à mesure que les voitures automobiles utilisèrent des appareils gazogènes et qu’augmenta la demande de bois de chauffage. En avril 1942, 36% de l’effectif faisait du forestage. Il y avait 25 compagnies dans les forêts de l’Aveyron, des Cévennes, du Ventoux, des Monts de Provence, de la Drôme et des Alpes Maritimes, disséminées en détachements et à la disposition de multiples employeurs.
Cette période sylvestre se prolongera jusqu'à l'invasion de la zone libre en novembre 1942. La conséquence la plus importante de cet envahissement fut la mise à disposition progressive de la main-d'oeuvre indochinoise au service de l'effort de guerre allemand." 

Il serait trop long pour nous d'en dire plus ! Mais, si vous êtes intéressés par ce sujet suivez tous les liens soulignés. Si vous avez des informations sur ce sujet, merci de nous contacter. Nous ferons suivre à Bernard Rey pour continuer ses investigations sur cet aspect méconnu de l'histoire de notre village.

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