Une marée blanche envahit la garrigue et réjouit les promeneurs

Une marée blanche déferle depuis plusieurs jours sur la garrigue, ses chemins, ses lisières, et ses friches avoisinantes. Des vagues d’écume, comme un ressac, couvrent les touffes du thym maintenant défleuri, laissant encore la place au bleu profond des dernières aphyllantes de Montpellier. La floraison massive de la caucalis à grandes fleurs vaut le déplacement. C’est un épisode floral peu commun sur le plateau de Méjannes-le-Clap, l’occasion d’une balade fleurie autour du mas Cambarnier entre Méjannes et la Lèque. Partant du lac de Trépadone, quasiment asséché ce jour là et qui se remplit au gré des orages, la promenade botanique traverse donc les prairies calcaires où se développe massivement cette plante ombellifère annuelle, autrement appelée orlaya à grandes fleurs. D’un blanc éclatant, si lumineux en plein soleil, ses longs pétales extérieurs sont caractéristiques. Elle est donc facile à identifier, et si belle à admirer, lorsque le tapis blanc se mêle au mauve des premiers chardons ou des mauves, autre plante de la garrigue également très florifère cette année.

Le sentier débouche à l’entrée de ce grand espace sans aucun arbre, autrefois cultivé, qui borde le mas Cambarnier et qu’on nomme la grande terre. Aux vagues blanches des caucalis succèdent les grandes traînées jaune d’or des alignements de bouillons blancs qui zèbrent ce grand espace vide et vert. Le sentier le borde à droite et, au passage, on y admire encore d’autres fleurs de toutes les couleurs : liserons, chardons, lunetières, genets à balai, vipérines, lins dressés. Après avoir contourné cette grande terre, une belle surprise attend les randonneurs sur le chemin du retour au lac.

Deux grands massifs de figuiers de Barbarie, sans doute plantés par un des propriétaires successifs du mas, développent leurs grandes fleurs jaunes, comme autant de promesses de belles figues bien charnues qui régaleront les amateurs plus tard dans la saison. Après les floraisons du printemps très colorées, mais pour l’heure déjà fanées, la garrigue se prépare aux rigueurs asséchées de l’été, les fleurs d’épineux, les chardons violets, bleus ou jaunes et les ronces roses ou blanches préparent leurs boutons.