Les coupes de bois dans la forêt de Méjannes-le-Clap et l'état des parcelles après le passage des bûcherons interpellent les promeneurs et les randonneurs, «usagers» réguliers du massif forestier. Pierre Delon et Chris Buchon, responsables à l'Office national des forêts (ONF) pour les forêts de Méjannes à Goudargues et de Lussan à Saint-Just, expliquent comment est gérée la forêt.
A Méjannes, le Département du Gard est propriétaire de la forêt, qui couvre 2 856 ha, depuis les expropriations des années 70. Comme toutes forêts publiques, l’ONF est chargé de la mise en œuvre du Régime Forestier. La végétation y est principalement constituée de taillis de chêne, qui sans l’intervention de l’homme ne se régénérerait pas toute seule. Faute d'espace, de lumière, de la pauvreté des sols, et du réchauffement climatique, les arbres commenceront à dépérir au bout de 70 ans.
Pour contrer cela, il faut donc pratiquer des coupes de régénération, suivant un plan de rotation des peuplements entre 50 et 70 ans. Par contre, l'ONF n'a aucun pouvoir sur les forêts privées.
Qui décide des parcelles à régénérer ?
C'est l'ONF qui propose un plan d'aménagement sur 20 ans. Ce document, validé par le Département et par la Préfecture, indique pour chaque année les parcelles à renouveler. En moyenne 4 par an sont exploitées, ce qui représente en superficie moins de 1 % du massif chaque année. Nous sommes sur l’aménagement forestier 2015 à 2034 qui prévoit toutes ces coupes.
Pour chaque parcelles mises en vente, nous estimons le volume de bois et le prix minimum. Ceci pour la vente en bloc et sur pied, avant mise aux enchères publiques en automne, auxquelles soumettent les exploitants forestiers.
Pour une bonne régénération du taillis, l'idéal est de pratiquer la coupe rase. Pour qu’il y ai une meilleur acceptation sociale de ces coupes, nous donnons souvent à l'exploitant l'instruction de garder quelques arbres. Mais nous savons que ces arbres, isolés, ne seront plus protégés par le taillis et ne tarderont pas à dépérir. Après la coupe, le bois est évacué par l'exploitant qui le revendra. Le code forestier interdit de retirer du bois de moins de 7 cm de diamètre. Les bûcherons laissent donc toutes les branches sur le par terre de la coupe..
Pourquoi ne pas broyer tous ces branchages et restes de coupe ?
Tout ce qui reste à l'état non broyé, c'est de la matière organique qui va enrichir ce sol pauvre. C'est le garde manger de la forêt à venir et le refuge de toute la biodiversité de la forêt. Ce n'est pas plus inflammable que du bois vivant. Si on broyait tout, cela formerait une couche épaisse qui, en se tassant, deviendrait hermétique et bloquerait quasiment toute repousse. A l'inverse, passez vers les parcelles coupées il y a deux-trois ans, vous y serez surpris par le nombre et la vigueur des repousses.
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